mardi 23 décembre 2008

Augusta Holmès, qui est-elle ?




Compositeur, chef d’orchestre, interprète. Célèbre pour sa beauté, compagne de Catulle Mendès, amie de Villiers de l’Isle-Adam, Mallarmé, Liszt, Saint-Saëns, Franck, dont elle fut l’élève, Augusta régit sa vie comme son œuvre, avec la folle exigence du talent et la conviction des novatrices.


Elle est si belle qu'Henri Régnault, concourant pour le Prix de Rome, la prit pour modèle de Thétis apportant à Achille les armes forgées par Vulcain.. Le tableau remporta le Prix en 1886.


Augusta Holmès composa un opéra, des poèmes symphoniques, des pièces pour chant et orchestre, des pièces pour piano, des chants religieux., le tout dùment donné en audition dans des salles prestigieuses, et plus de 180 mélodies dont beaucoup connurent le succès. L’Ode Triomphale, pour le centenaire de la Révolution, c’est elle, Les Argonautes, c’est elle, La Montagne Noire, c’est encore elle.
L’ode symphonique Les Argonautes, dirigée par Colonne, la fit reconnaître compositeur à part entière par ses pairs, Liszt, Gounod, Franck, Saint-Saëns, Massenet ; Commandée par la Ville de Paris, L’Ode Triomphale, représentée trois fois en 1889 devant 22000 spectateurs, nécessita, pour un coût de 300.000 francs or, 900 musiciens et choristes, 300 figurants et les grandes voix de l’heure. Camille Saint-Saëns loua «la sûreté de main, la puissance et la haute raison avec lesquelles l’auteur avait su discipliner ces formidables masses chorales, dompter cette mer orchestrale ».

Toutes les revues consacrent leur page de couverture à l'événement. Ci-dessus, la photo du
Monde Illustré.

L’année suivante, la ville de Florence commandait à la musicienne un Hymne à la Paix qui mettait les foules italiennes à ses pieds. Sa renommée s’étendit jusqu’aux Etats-Unis et la ville de Chicago lui demanda de composer une œuvre pour l’Exposition de1893.
Il restait à Augusta une volée de marches à franchir : celles de l’opéra Garnier. Son opéra, La Montagne Noire, donné treize fois en 1893, se heurta aux rancoeurs suscitées par ses succès. L’un de ses détracteurs avoua, des années plus tard : « Nous ne souhaitons pas ouvrir les portes de nos théâtres et de nos opéras à des femmes auteurs ». Blessée mais imperturbable, Augusta persévéra. L’année de sa mort, elle travaillait à un nouvel opéra, Marie Stuart, et, ultime revanche, était en pourparlers pour la reprise de La Montagne Noire au Métropolitan à New-York.
Pourquoi, alors, fut-elle si vite oubliée ? Sans doute parce qu’elle ne fut pas un modèle de mère, qu’elle rejeta les codes mondains, que son intransigeance et sa farouche volonté n’étaient pas du goût de la bonne société. Et qu’elle s’entêta à faire un métier d’homme, à la différence d’autres musiciennes telles qu’Alma Mahler, Fanny Mendelssohn ou Clara Schumann.

Première image ci-dessus : Les trois filles d'Augusta Holmès et Catulle Mendès par Renoir.


Bibliographie
Barillon-Bauche Paula, Augusta Holmès et la femme compositeur, Paris, Fisbacher, 1912
Géfen Gérard, Augusta Holmès, l’outrancière, Paris, Belfond, 1988., épuisé
Pichard du Page René, Une musicienne versaillaise, Augusta Holmès, Paris, Fisbacher, 1921.
Michèle FRIANG Augusta Holmès ou la gloire interdite″, Editions Autrement, collection Mémoires, Paris, janvier 2003.
Ouvrage disponible au prix préférentiel de 13 euros, frais d’envoi compris, au siège de
l’association.





Discographie
NAXOS 8.550984 série patrimoine-"AUGUSTA HOLMES"(poèmes symphoniques)Orchestre Philarmonique de Rhéanie-Palatinat, direction: Samuel Friedmann Patrick Davi
ACCORD (1991)"Augusta HOLMES, choix de mélodies"-Eva Csapo, Soprano
5 mélodies d'A.Holmès figurent sur le CD6 Song by French Women Composer LORELT LNT 109 (ce CD se trouve difficilement)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire